Cette contribution porte sur la notion de temps en tant que catégorie fondamentale à partir de laquelle se structurent la réalité et l’humain. C’est une notion centrale qui concerne les différents domaines de la connaissance. La problématique des temporalités est ainsi étudiée selon diverses perspectives épistémologiques. Pour la philosophie, il s’agit d’une question centrale constitutive de la pensée occidentale. Dans le domaine de la musicologie, le rythme, la diachronie et la synchronie sont des dimensions majeures. Pour les historiens, les questions de formes du temps sont au cœur de leurs travaux. Pour eux, le temps des événements est-il linéaire ou cyclique ? Comment distinguer temps et durée ? Le temps est-il un concept propre à l’Histoire ? Pour la physique, le temps revêt une importance considérable dans le champ de la thermodynamique et de la psychophysiologie. Le temps de la physique est différent de celui du sens commun, typique de la perception du sujet. C’est le « temps absolu » que la mécanique quantistique et la théorie de la relativité font émerger comme la résultante de l’interaction entre espace et vélocité, en survenant à la conséquence qu’il n’existe pas. Ces multiples lectures et interprétations de la notion de temps laissent penser que tout a déjà été écrit et dit sur ce sujet. Pourtant, en éducation ou en formation, négliger la question du temps, c’est nier l’impact des temporalités sur les processus d’apprentissage, ce n’est ne pas mesurer le rôle des temps sur les engagements des formés dans la formation, c’est ne pas prendre en compte la nécessaire articulation entre différentes formes de temps. C’est enfin oublier le rôle des temporalités sur les dynamiques pédagogiques. Notre propos est d’interroger la notion de temps au croisement de ces conceptions antagonistes et imbriquées. Nous essayons d’explorer les dimensions du temps dans l’éducation selon une logique plurielle. Nous souhaitons souligner la nécessité de révéler les caractéristiques de la conception du temps dans le domaine de l’éducation pour mieux en comprendre ses propriétés et ses effets. Nous allons donc définir le concept de temps selon différentes perspectives épistémologiques. Notre analyse portera principalement sur la dimension pragmatique d’une démarche visant à confronter les temporalités vécues par le sujet au carrefour de la théorie et de la pratique. Nous cherchons à catégoriser la notion de temps afin de déterminer si elle est porteuse en elle-même d’une contradiction distinctive dans le domaine de la formation et de l’éducation. Nous proposons d’observer la dimension temporelle de la pratique au sein d’une situation de formation. Nous avons analysé un programme de tutorat dédié aux étudiants de première année inscrits dans huit cours de licence à l’Université de Padoue. Différentes conceptions du temps et diverses approches des temporalités sont présentes dans ce programme. Nous avons étudié ce programme. Nous avons analysé les résultats d’une première évaluation du dispositif d’accompagnement en formation en portant notre attention sur le rôle de la dimension temporelle dans la réussite de ce programme de tutorat. En nous centrant sur les temporalités imbriquées, notre projet vise à mieux comprendre l’impact des temporalités sur la réussite d’un tel programme.

Le tissu de la temporalité: le temps de la formation dans un dispositif d'accompagnement

BIASIN C.
;
Da Re L.
2018

Abstract

Cette contribution porte sur la notion de temps en tant que catégorie fondamentale à partir de laquelle se structurent la réalité et l’humain. C’est une notion centrale qui concerne les différents domaines de la connaissance. La problématique des temporalités est ainsi étudiée selon diverses perspectives épistémologiques. Pour la philosophie, il s’agit d’une question centrale constitutive de la pensée occidentale. Dans le domaine de la musicologie, le rythme, la diachronie et la synchronie sont des dimensions majeures. Pour les historiens, les questions de formes du temps sont au cœur de leurs travaux. Pour eux, le temps des événements est-il linéaire ou cyclique ? Comment distinguer temps et durée ? Le temps est-il un concept propre à l’Histoire ? Pour la physique, le temps revêt une importance considérable dans le champ de la thermodynamique et de la psychophysiologie. Le temps de la physique est différent de celui du sens commun, typique de la perception du sujet. C’est le « temps absolu » que la mécanique quantistique et la théorie de la relativité font émerger comme la résultante de l’interaction entre espace et vélocité, en survenant à la conséquence qu’il n’existe pas. Ces multiples lectures et interprétations de la notion de temps laissent penser que tout a déjà été écrit et dit sur ce sujet. Pourtant, en éducation ou en formation, négliger la question du temps, c’est nier l’impact des temporalités sur les processus d’apprentissage, ce n’est ne pas mesurer le rôle des temps sur les engagements des formés dans la formation, c’est ne pas prendre en compte la nécessaire articulation entre différentes formes de temps. C’est enfin oublier le rôle des temporalités sur les dynamiques pédagogiques. Notre propos est d’interroger la notion de temps au croisement de ces conceptions antagonistes et imbriquées. Nous essayons d’explorer les dimensions du temps dans l’éducation selon une logique plurielle. Nous souhaitons souligner la nécessité de révéler les caractéristiques de la conception du temps dans le domaine de l’éducation pour mieux en comprendre ses propriétés et ses effets. Nous allons donc définir le concept de temps selon différentes perspectives épistémologiques. Notre analyse portera principalement sur la dimension pragmatique d’une démarche visant à confronter les temporalités vécues par le sujet au carrefour de la théorie et de la pratique. Nous cherchons à catégoriser la notion de temps afin de déterminer si elle est porteuse en elle-même d’une contradiction distinctive dans le domaine de la formation et de l’éducation. Nous proposons d’observer la dimension temporelle de la pratique au sein d’une situation de formation. Nous avons analysé un programme de tutorat dédié aux étudiants de première année inscrits dans huit cours de licence à l’Université de Padoue. Différentes conceptions du temps et diverses approches des temporalités sont présentes dans ce programme. Nous avons étudié ce programme. Nous avons analysé les résultats d’une première évaluation du dispositif d’accompagnement en formation en portant notre attention sur le rôle de la dimension temporelle dans la réussite de ce programme de tutorat. En nous centrant sur les temporalités imbriquées, notre projet vise à mieux comprendre l’impact des temporalités sur la réussite d’un tel programme.
2018
Les temps heureux des apprentissages
9791034604364
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