Les sentences peintes au plafond de la “librairie” donnent la possibilité de lire les choix de Montaigne en se référant aux sources. Douze sentences référencées à l’Ecclésiaste peuvent être retenues dans le but d’un parcours à travers les lectures de la Bible qui se faisaient à l’époque, à cheval entre les deux confessions, catholique et protestante. Nous nous proposons de situer les choix que Montaigne avait faits, d’après ce livre sapiential si fréquemment commenté et d’ailleurs si proche du pyrrhonisme des Essais, dans une atmosphère de pensée caractéristique de la seconde moitié du XVIe siècle: atmosphère de lecture biblique évidemment, mais surtout commune aux humanistes des deux confessions. La production très féconde de paraphrases des livres poétiques de la Bible, à l’époque de Montaigne, va nous permettre de présenter cette atmosphère en l’élargissant à l’univers des hétérodoxes italiens. Entre France et Italie, entre catholicisme et Réforme, un tissu sera en quelque sorte déployé, où les extraits peints sur les solives de la “librairie” – et enfin le discours montaignien de la vanité, son affinité profonde avec le prêcheur du texte biblique – constitueront le fil qui pourra passer dans une trame intertextuelle, à travers le vaste réseau des traductions du texte sacré, des réécritures, des versifications, des embellissements et des simplifications de la Bible.

Passer le fil des sentences peintes dans une trame intertextuelle: l’exemple de la vanité du monde mise en vers par Giovanni Antonio Fenice

Bettoni, Anna
2025

Abstract

Les sentences peintes au plafond de la “librairie” donnent la possibilité de lire les choix de Montaigne en se référant aux sources. Douze sentences référencées à l’Ecclésiaste peuvent être retenues dans le but d’un parcours à travers les lectures de la Bible qui se faisaient à l’époque, à cheval entre les deux confessions, catholique et protestante. Nous nous proposons de situer les choix que Montaigne avait faits, d’après ce livre sapiential si fréquemment commenté et d’ailleurs si proche du pyrrhonisme des Essais, dans une atmosphère de pensée caractéristique de la seconde moitié du XVIe siècle: atmosphère de lecture biblique évidemment, mais surtout commune aux humanistes des deux confessions. La production très féconde de paraphrases des livres poétiques de la Bible, à l’époque de Montaigne, va nous permettre de présenter cette atmosphère en l’élargissant à l’univers des hétérodoxes italiens. Entre France et Italie, entre catholicisme et Réforme, un tissu sera en quelque sorte déployé, où les extraits peints sur les solives de la “librairie” – et enfin le discours montaignien de la vanité, son affinité profonde avec le prêcheur du texte biblique – constitueront le fil qui pourra passer dans une trame intertextuelle, à travers le vaste réseau des traductions du texte sacré, des réécritures, des versifications, des embellissements et des simplifications de la Bible.
2025
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