Arnaud du Ferrier (vers 1510-1585)

Issu d’une famille de robe, Arnaud du Ferrier naît à Toulouse et garde sa vie durant des liens fondamentaux avec le monde toulousain, dans le cadre du vaste réseau de la magistrature parlementaire, royaliste et « politique » à l’époque des guerres de religion. Des solidarités de clan avec les Du Faur – les Du Faur de Pibrac et leurs cousins huguenots, les Du Faur de Saint-Jory –, des solidarités intellectuelles dans le milieu humaniste qu’identifie, par exemple, l’activité épistolaire de Pierre Bunel, des solidarités professionnelles avec de grands serviteurs de l’État comme Michel de L’Hospital, Anne du Bourg, Jean de Morviller ou François de Noailles le situent dans une zone très reconnaissable de la France du XVIe siècle. Il fait partie des gens de bien, des âmes belles qu’honorait Montaigne, des hommes de doctrine et de piété que recherchait Duplessis-Mornay pour défendre la bonne cause de la religion réformée, dans l’espoir d’une pacification du royaume. Il fait partie des représentants fidèles du roi très chrétien, diplomates chargés de porter la voix de la France auprès des puissances européennes : il soutiendra jusqu’au bout l’autorité monarchique, sans jamais faire profession publique de foi réformée, sans doute par cohérence avec son service et son rôle.