Bien que l’inaccessibilité des archives pose pour ce champ d’analyse un lourd obstacle, l’autrice a voulu répondre à l’invitation à participer à un colloque tenu à l’Université de Paris I en 2003, premier effort de la part d’historiens des relations internationales de croiser l’étude des appareils diplomatiques nationaux avec l’attention portée par les études juridiques et politologiques à l’adaptation des administrations à l’intégration européenne. L’essai défriche un terrain vierge et de confin, puisque les études sur l’administration en Italie mentionnent à peine l’intégration européenne et répondent à des buts d’analyse différentes. L’essai présente un tableau de la structure mise en place et du rôle des diplomates qui prirent en charge la politique communautaire de 1958 à la fin des années 1960, des questions que se sont posées et de l’organisation de la coordination interministérielle. Il découvre les tentatives répétés de soustraire la politique communautaire à contrôle et à la primauté du Ministère des affaires étrangères, la fragilité de la coordination, le manque de structures spécialisés dans la plupart des départements intéressés par les décisions communautaires. L’essai met ensuite en valeur un organisme, le Comitato ristretto dei direttori generali, crée en 1961 à l’occasion des négotiations d’adhésion de la Grande Bretagne, qui représenta la première tentative, non officielle, de coordination systhématique du travail interdépartemental. Le domaine particulier des décisions communautaires en matière de agricole de 1959 à 1965 est ensuite étudié comme un test de fonctionnement de l’appareil de décision. On démontre ainsi que, contrairement à un avis répandu, les techniciens italiens ont dès le début critiqué lourdement les intentions de la Commission, et ont été pleinement conscients des difficultés qu’elles auraient posé au pays ; et que le rôle des diplomates et de certains décideurs politiques dans le procès décisionnel a favorisé les raisons diplomatiques et l’ « esprit communautaire ». Il revient ensuite sur les caractères de fond de l’administration italienne pour en évaluer les conséquences sur la réponse du pays au défis de l’intégration.

L’administration italienne pendant les dix premières annèes de la Communauté Economique européenne. Prédominance de la diplomatie et conflits de compétence

CALANDRI, ELENA
2005

Abstract

Bien que l’inaccessibilité des archives pose pour ce champ d’analyse un lourd obstacle, l’autrice a voulu répondre à l’invitation à participer à un colloque tenu à l’Université de Paris I en 2003, premier effort de la part d’historiens des relations internationales de croiser l’étude des appareils diplomatiques nationaux avec l’attention portée par les études juridiques et politologiques à l’adaptation des administrations à l’intégration européenne. L’essai défriche un terrain vierge et de confin, puisque les études sur l’administration en Italie mentionnent à peine l’intégration européenne et répondent à des buts d’analyse différentes. L’essai présente un tableau de la structure mise en place et du rôle des diplomates qui prirent en charge la politique communautaire de 1958 à la fin des années 1960, des questions que se sont posées et de l’organisation de la coordination interministérielle. Il découvre les tentatives répétés de soustraire la politique communautaire à contrôle et à la primauté du Ministère des affaires étrangères, la fragilité de la coordination, le manque de structures spécialisés dans la plupart des départements intéressés par les décisions communautaires. L’essai met ensuite en valeur un organisme, le Comitato ristretto dei direttori generali, crée en 1961 à l’occasion des négotiations d’adhésion de la Grande Bretagne, qui représenta la première tentative, non officielle, de coordination systhématique du travail interdépartemental. Le domaine particulier des décisions communautaires en matière de agricole de 1959 à 1965 est ensuite étudié comme un test de fonctionnement de l’appareil de décision. On démontre ainsi que, contrairement à un avis répandu, les techniciens italiens ont dès le début critiqué lourdement les intentions de la Commission, et ont été pleinement conscients des difficultés qu’elles auraient posé au pays ; et que le rôle des diplomates et de certains décideurs politiques dans le procès décisionnel a favorisé les raisons diplomatiques et l’ « esprit communautaire ». Il revient ensuite sur les caractères de fond de l’administration italienne pour en évaluer les conséquences sur la réponse du pays au défis de l’intégration.
2005
Les administrations nationales et la construction européenne. Une approche historique 1919-1975
9789052012643
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